12-06-2016. Sous l'égide de l'Association des sociétés médicales scientifiques (AWMF), de nouvelles recommandations de traitement pour la maladie de Parkinson (également appelée syndrome parkinsonien idiopathique) ont été publiées. Pour la première fois, des approches de musicothérapie telles que la rééducation de la marche en musique, le chant thérapeutique et la musicothérapie de groupe sont mentionnées comme options thérapeutiques possibles pour cette maladie neurodégénérative.
Cette recommandation tient donc compte des données scientifiques plus solides concernant la musicothérapie. Ces données restent toutefois assez limitées dans le cas de la maladie de Parkinson, même pour des thérapies plus établies comme la kinésithérapie, l'orthophonie et l'ergothérapie. Bien que tous les experts s'accordent à dire qu'une thérapie régulière (comme la kinésithérapie et l'orthophonie) peut avoir une influence positive sur l'évolution de la maladie, il subsiste une incertitude considérable quant à la thérapie garantissant les meilleurs résultats pour chaque stade de la maladie. Ce point a été récemment mis en évidence par une vaste étude thérapeutique menée en Angleterre. Cette étude, présentée en janvier 2016 par Clarke et ses collègues, décrit les effets d'une thérapie combinée de kinésithérapie et d'ergothérapie sur une période de trois mois auprès de 381 patients. Il s'agit d'un nombre très important de participants pour une étude thérapeutique, généralement suffisant pour détecter même des différences subtiles par rapport à un groupe témoin non traité. Cependant, dans cette étude, les thérapies n'ont eu aucun effet positif sur la réalisation des activités quotidiennes ni sur la qualité de vie générale. Ce résultat soulève plusieurs questions : les thérapies étaient-elles adaptées à chaque patient ? Quel est le rôle de la fréquence des séances (l’étude a porté sur l’application de deux séances hebdomadaires) ? Les patients auraient-ils dû être présélectionnés plus rigoureusement, par exemple en fonction de la prédominance du tremblement ou de symptômes spécifiques tels que la fixation de la marche ? (Clarke et al., 2016, non inclus dans la recommandation S3)
La prise en charge de la maladie de Parkinson exige globalement des approches plus spécifiques et sophistiquées pour des problèmes cliniques clairement définis. À cet égard, les résultats encourageants obtenus en laboratoire concernant de nouvelles approches thérapeutiques, telles que la musicothérapie, devraient être exploités de manière plus systématique et intégrés aux soins existants. La nouvelle recommandation de l'AWMF va dans ce sens. En la mentionnant comme traitement possible, elle offre aux médecins prescripteurs un appui scientifique substantiel. Certes, la musicothérapie n'est toujours pas remboursée, les organismes d'assurance maladie n'étant pas tenus de prendre en charge ces services. Néanmoins, il s'agit d'un pas vers une meilleure intégration de la musicothérapie dans les pratiques cliniques courantes. Les thérapeutes et les chercheurs sont invités à étayer cette intégration par des données empiriques supplémentaires démontrant son efficacité.
Recommandations thérapeutiques S3 de l'AWMF pour la maladie de Parkinson
Clarke C, Patel S, Ives N, Rick C, Dowling F, Wooley R, Wheatley K, Walker MF, Sackley CM. (2016). Physiothérapie et ergothérapie versus absence de traitement dans la maladie de Parkinson légère à modérée. JAMA Neurol. doi:10.1001/jamaneurol.2015.4452